Immobilier : la Fnaim tire le signal d’alarme

Si jusqu’à la fin de l’année dernière, le marché de l’immobilier a bien résisté face à la crise et un contexte économique peu engageant, il semblerait que le vent soit sérieusement en train de tourner. En effet, les différentes mesures gouvernementales qui se sont succédées ont ralenti le dynamisme du secteur et les signes de déstabilisation s’accentuent depuis le début de l’année. Chiffres de la Banque de France à l’appui, le président de la Fnaim, René Pallincourt, affiche ses craintes pour l’avenir au premier rang desquelles la chute de 49 % de la production de crédits immobiliers constatée en un an (entre février 2011 et février 2012).

Entre janvier et février 2012, le cumul des crédits accordés a baissé de 40 % par rapport au mois de janvier, soit une chute de 12 à 7,3 milliards d’euros. Si les professionnels avaient prévu que la suppression du PTZ+ dans l’ancien, la loi sur les plus-values et l’alourdissement de la fiscalité entraîneraient un ralentissement de l’activité, le recul de 15 % des transactions immobilières depuis le dernier trimestre 2011 a largement dépassé les prévisions. Un vrai contraste avec l’année passée qui avait enregistré un record des ventes dans l’ancien avec plus de 858 000 transactions effectuées.

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Pourtant, on aurait pu imaginer que les taux de crédit plus attractifs depuis quelques semaines redonnent du souffle au secteur. Mais ce facteur ne semble pas suffire à décider les potentiels acquéreurs d’autant que les établissements bancaires restent très exigeants concernant les accords de prêt. Quant aux éventuels vendeurs, ils sont freinés par les lois qui ne leur sont pas favorables et une tendance générale à la baisse des prix (environ -0,6 %).

Avis aux pouvoirs publics

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Ces contraintes cumulées freinent un marché qui, d’après René Pallincourt, pourrait entraîner une crise sévère et durable. Le président de la Fnaim rejoint les autres professionnels de l’immobilier et du logement pour interpeller les pouvoirs publics et en particulier les deux candidats du second tour de l’élection présidentielle dont les propositions respectives ne lui semblent pas « de nature à booster le marché. Je ne vois que des mesures annexes, aucune idée forte, aucune volonté de soutenir l’investissement locatif ou l’accession à la propriété ». Pour René Pallincourt, la balle est donc dans le camp du futur gouvernement : « Si, très rapidement après les élections, le prochain Président de la République ne prend pas des mesures à même de soutenir la demande des primo-accédants et relancer l’investissement la crise du logement ne pourra que s’accentuer. »

Difficile de faire des pronostics dans une période de ralentissement généralisé et d’élections présidentielles. Quoi qu’il en soit, tous les professionnels du secteur s’accordent sur le fait que rien n’ira mieux sans un coup de pouce de l’Etat.

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Patrick Chappey – © 2012 Gererseul.com

Sources : LaVieImmo.com et Fnaim.fr

 

 

 

 

 

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