Vous vous demandez si la proximité d’un bar peut affecter le prix de votre maison ou appartement ? Deux études récentes ont examiné cette question. Découvrez si les bars, restaurants ou boîtes de nuit sont une source potentielle de nuisance et si cela entraîne une décote des logements alentours. Vous serez surpris des résultats !
Les alentours du logement regardés attentivement par la majorité des acquéreurs potentiels
Selon l’étude Yougov pour SeLoger, surtout lorsqu’ils possèdent une terrasse, les bars ou les restaurants peuvent constituer une source importante de nuisances sonores pour le voisinage immédiat. Les acquéreurs immobiliers potentiels y prêtent-ils attention au moment de la visite d’un bien ? Oui, puisque la présence de tels établissements serait rédhibitoire pour 26 % des personnes interrogées, s’ils avaient un projet d’emménagement.
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Lorsqu’ils visitent un bien, 66 % des sondés déclarent prêter une attention particulière à la potentielle gêne engendrée par le voisinage. Ce chiffre monte à 76 % pour les familles avec des enfants. D’après l’enquête, ce sont les nuisances sonores qui sont les plus redoutées par 76 % de l’ensemble des personnes interrogées. Viennent ensuite, à égalité, les (mauvaises) odeurs et la saleté pour 51 % des répondants. Une gêne jugée plus importante que la proximité d’une éolienne (15 %) ou d’un cimetière (13 %), mais moins que celle d’un aéroport (64 %) ou d’une autoroute (58 %).
Quel impact à la proximité d’un bar sur la valeur immobilière des biens aux alentours ?
3 Français sur 10 (27 %) considèrent que le voisinage immédiat d’un bar ou d’un restaurant est un argument de négociation du prix du bien. Or, un bien situé à proximité d’un bar ou restaurant avec terrasse est, en moyenne, vendu plus cher qu’un bien identique situé plus loin dans le même quartier. L’explication tient toutefois plus à la situation géographique qu’aux établissements eux-mêmes : les bars ou restaurants avec terrasse sont situés dans l’hyper-centre des villes moyennes ou sont synonymes d’une vie de quartier dans les plus grandes villes, ce qui implique souvent une valorisation immobilière plus forte surpassant les désagréments des terrasses » explique SeLoger.
Ainsi, dans les villes moyennes où le nombre de bars ou restaurants avec terrasse est moins important que dans les plus grandes villes, un bien situé dans un rayon de 50 m se vend, en moyenne, + 3,5 % plus cher qu’un même bien situé plus loin dans le même quartier.
Ce phénomène se constate également dans les 10 plus grandes villes de France, même s’il est moins accentué, certainement du fait de la concentration plus forte du nombre de terrasses de ce type. A 50 m d’un bar ou restaurant avec terrasse, un bien y est alors valorisé + 2,3 % plus cher (qu’un bien identique plus éloigné). De la même façon, avec une concentration encore plus forte, l’effet n’est que de + 1 % à Paris.
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Les rues très denses en cafés restaurants voient toutefois la valeur de l’immobilier décroître…
Si la présence d’un établissement proche de son logement ne décote donc pas le bien, la présence de nombreux établissements dans un périmètre restreint change la donne. Ainsi, les rues très festives, comptant de nombreux bars et restaurants voient-elles la valeur des logements décroître. La rue Saint-Michel, à Rennes, est donnée en exemple. Le prix moyen observé dans cette rue est 10,5 % moins élevé que dans le reste du quartier Centre.
… tout comme celles accueillant une boîte de nuit
Même constat, en décembre 2022, fait par l’agence immobilière Liberkeys qui notait qu’à Paris, la présence de bars de nuit et de boîtes de nuit a des répercussions sur les prix de l’immobilier. Si l’établissement est situé à moins de 25 m de tels établissements, la décote est de – 3,5 % en moyenne. Dans la capitale, elle peut parfois dépasser les 6 % !
Ce risque lié aux nuisances sonores, surtout nocturnes, est donc considéré par le marché comme un défaut qui peut abaisser la valeur des logements situés alentours.
Constate-t-on les mêmes effets de la proximité d’un bar dans le secteur locatif ?
Les études ne se sont, pour l’instant, intéressées qu’au marché de la transaction, mais des professionnels indiquent qu’à Paris, par exemple, dans les arrondissements attirant une population de locataires jeunes comme le 10ème, le 11ème, le 17ème ou encore le 19ème, la proximité des bars est vue comme un atout. Ainsi pour les studios ou les T2, les loyers ne subissent pas de décote.
En tout état de cause, attention, lorsque vous sélectionnez vos logements locatifs de bien faire correspondre leur environnement aux désirs supposés des locataires potentiels. Une famille va chercher un appartement nu et fuir les endroits trop agités tout en exigeant la présence d’établissements scolaires proches. De jeunes actifs, au contraire, vont être à l’aise dans de petits meublés de quartiers vivants.