Si le fléchissement paraît anecdotique, il entraîne néanmoins des changements sur le secteur et renforce notamment les exigences des locataires.
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La tendance baissière des loyers débutée à la fin de l’année dernière se confirme même si elle ne concerne pas toutes les régions ni tous les types de biens. Pour l’heure, ce sont surtout les petites surfaces qui sont en ligne de mire avec un recul constaté de 1,5 % sur les studios et de 0,4 % sur les deux pièces.
Si toutes les grandes villes sont touchées comme Bordeaux (-2,6%) ou Paris (-0,6%), les agglomérations moyennes restent en hausse (Metz +2,5%, Tours +1,2%). Quoi qu’il en soit, le marché locatif privé, qualifié de « inquiet et déprimé » par l’Observatoire Clameur, perd de son dynamisme. Moins de demandes, des périodes de vacance plus longues et des locataires plus exigeants entraînent un effet mécanique sur les prix. En cause, un marché de l’emploi incertain et un pouvoir d’achat en berne qui font hésiter les locataires potentiels à changer de logements.
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Mobilité résidentielle moins active
Aujourd’hui, le loyer moyen en France se situe à 12,40 euros du mètre carré, contre 12,50 euros en 2011. Une baisse peu significative, d’autant que selon Michel Mouillard, professeur d’économie à l’Université Paris Ouest, les prix devraient stagner, voire légèrement augmenter dans l’année. Néanmoins, c’est le nombre de locataires en quête d’un nouveau logement qui fléchit plus nettement. En témoigne la mobilité résidentielle qui s’incline de 5,1 % pour s’établir à 26,1 %.
Depuis le dernier trimestre 2011, les propriétaires rencontrent ainsi davantage de difficultés pour louer leur bien. Les locataires, plus frileux, préfèrent différer un éventuel déménagement. Par ailleurs, devant un marché locatif des trois, quatre et cinq pièces qui reste dynamique (+3,8% en février 2012), les ménages hésitent à louer plus grand et ont tendance à s’orienter davantage sur l’achat.
Des locataires plus exigeants
La situation est d’autant moins confortable pour les propriétaires qu’ils subissent une vacance locative plus longue. Désormais, son niveau atteint neuf semaines en moyenne, ce qui correspond à une perte de 4,8 % des loyers perçus par an. En outre, les exigences des locataires sont plus fortes. En conséquence, les propriétaires se voient contraints d’effectuer des travaux s’ils veulent louer plus rapidement, ou prétendre à une hausse du loyer : en 2011, un bien refait se relouait 9,1 % plus cher alors qu’un logement resté en l’état perdait 7,1 % de sa valeur locative.
Face à un début d’année en demi-teinte pour le marché locatif privé, sans baisse franche mais caractérisée par une activité ralentie, difficile de prédire son évolution en 2012. Et ce d’autant que la politique du logement envisagée par le vainqueur de l’élection présidentielle aura une influence certaine sur la tendance.
Patrick Chappey – © 2012 Gererseul.com
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