Différence entre caution simple et solidaire : explications & exemples

Quand un propriétaire demande une caution pour sécuriser un bail, tout se joue sur le type d’engagement : simple (recours d’abord contre le locataire) ou solidaire (recours direct contre le garant). Bien comprendre le cadre légal, les acteurs et les documents admis vous évite des clauses inopposables, des relances inefficaces… et des mois d’impayés difficiles à rattraper.

Définitions & cadre légal

Cautionnement : principe et acteurs

Le cautionnement est l’engagement par lequel une personne physique ou morale promet de payer les dettes locatives si le locataire n’y satisfait pas. Ces dettes couvrent le loyer, les charges récupérables, les intérêts de retard et, si l’acte le prévoit, certains frais de remise en état ou de procédure.

L’acte peut être une caution simple (le bailleur doit agir d’abord contre le locataire) ou une caution solidaire (recours direct contre le garant). L’engagement doit être écrit, clair, signé, avec durée, portée, montant ou plafond éventuel.

Textes de référence

Loi du 6 juillet 1989 (art. 22-1) et décret n° 2015-1437 du 5 novembre 2015 sur les pièces justificatives autorisées. Signature électronique admise selon art. 1366–1367 du Code civil.

À ne pas confondre : caution ≠ dépôt de garantie

La caution est un tiers qui s’engage à payer ; le dépôt de garantie est une somme versée par le locataire. La GLI, elle, est une assurance — non cumulable en principe avec une caution hors cas étudiants/apprentis.

Caution simple : fonctionnement pas à pas

Bénéfice de discussion : l’ordre des recours

Avec une caution simple, le bailleur doit d’abord agir contre le locataire (mise en demeure, commandement de payer). La caution n’est actionnable qu’en cas d’échec.

Bénéfice de division : partage entre plusieurs cautions simples

Chaque caution simple ne paie que sa part. Le bailleur doit diviser sa demande entre garants.

Procédure & délais

Étapes : relance → commandement de payer → information de la caution dans les 15 jours → action contre la caution si la dette persiste.
Le bailleur doit conserver : bail, acte de caution, décomptes, preuves d’envoi, commandement, échanges.

Caution solidaire : fonctionnement pas à pas

Appel direct du garant dès le 1er impayé

Le bailleur peut solliciter immédiatement la caution solidaire, sans recours préalable contre le locataire.

Pas de bénéfices de discussion ni de division

Le bailleur peut réclamer 100 % de la dette à n’importe quel garant solidaire.

Avantages/risques

Recouvrement plus rapide, mais nécessité d’un acte très bien rédigé. Solvabilité du garant à vérifier.

Précautions rédactionnelles

Clauses claires : solidarité, portée, plafond, durée, mentions légales de l’art. 22-1, signature conforme, pièces justificatives jointes.

Tableau comparatif : les 6 différences clés

Les 6 différences clés en un coup d’œil
Objet Ordre des recours Plusieurs garants Preuves & délais Risques pour le bailleur Textes
Caution simple
Engagement après démarches contre le locataire.
Locataire → Garant. Bénéfice de division. Commandement + LRAR. Procédure plus longue. Coût/temps supérieurs. Risque si locataire insolvable. Loi 6 juillet 1989, art. 22-1 ; décret 2015-1437.
Caution solidaire
Engagement immédiat et global.
Recours direct contre le garant. Pas de division. LRAR au garant, information en cas de commandement. Dépend de la rédaction de l’acte & solvabilité. Loi 6 juillet 1989, art. 22-1 ; décret 2015-1437.

Acte de cautionnement : mentions obligatoires

Un acte est valable seulement s’il mentionne : identité des parties, montant du loyer et charges, nature du cautionnement, durée, portée, reproduction des mentions légales, consentement clair, signature manuscrite ou électronique conforme.

Pièces justificatives autorisées

Identité, justificatif de domicile, justificatifs d’activité, justificatifs de revenus. Documents intrusifs interdits (ex. relevés bancaires détaillés).

Durée & fin d’engagement

Durée déterminée

S’éteint automatiquement au terme prévu, couvre les dettes nées durant la période.

Durée indéterminée

Résiliation possible par LRAR, sans effet sur les dettes antérieures ou ayant leur cause antérieure.

Colocation

Clause de solidarité : chaque colocataire (et sa caution) est tenu pour le tout. La solidarité persiste 6 mois après le départ d’un colocataire si aucun remplaçant n’est trouvé.

Cas pratiques

Exemple : caution simple

Dette : 2 400 €. Deux cautions simples à hauteur de 1 500 € chacune.
→ Chaque caution ne peut être appelée que pour 1 200 € (bénéfice de division).
→ Procédure plus longue : commandement au locataire puis appel aux cautions.

Exemple : caution solidaire

Dette : 2 400 €. Une caution solidaire avec plafond 3 000 €.
→ Appel immédiat au garant.
→ Paiement jusqu’à 2 400 € dans la limite du plafond.

Alternatives & cumul

GLI vs caution

Non cumulables (sauf étudiants/apprentis). En cas de cumul illicite, engagements contestables.

VISALE

Caution gratuite Action Logement, opposable après validation du visa.

Caution bancaire / garantie à première demande

Très protectrices mais coûteuses ; préciser la hiérarchie d’imputation.

FAQ

Caution simple ou solidaire : que choisir ?

Pour le bailleur : la caution solidaire est la plus efficace. La caution simple rallonge les délais.

Peut-on plafonner la caution ?

Oui, plafond chiffré recommandé, clair et proportionné.

Comment mettre fin à une caution ?

Selon durée : terme automatique ou résiliation par la caution (LRAR).

Les règles diffèrent-elles selon meublé/vide ?

Non, même mécanisme ; seule la durée du bail change.

Plusieurs garants : qui paie quoi ?

Caution simple : partage (division).
Caution solidaire : 100 % réclamables à un seul garant.