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Charges déductibles SCI : optimisez votre fiscalité immobilière

L’optimisation fiscale est un enjeu central pour tout propriétaire-bailleur en SCI. Avec la pression fiscale sur les revenus locatifs et la complexité des déclarations, maîtriser la déduction des charges constitue un levier essentiel pour préserver la rentabilité d’un patrimoine immobilier.

Que la société soit soumise à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, la gestion des dépenses et leur traitement comptable permettent, dans certains cas, de réaliser plusieurs milliers d’euros d’économies par an. Mais pour cela, encore faut-il comprendre quelles charges sont véritablement déductibles, comment les déclarer, et quelles règles encadrent leur admissibilité.

L’objectif de cet article est de vous guider dans cette démarche, en distinguant les régimes fiscaux existants, en listant les charges admises, et en vous alertant sur les erreurs les plus fréquentes. Car tout ne se déduit pas. Et parfois, mieux vaut différer une dépense ou modifier son approche fiscale pour en maximiser l’efficacité.

SCI et régimes d’imposition : un choix déterminant pour vos déductions

Une SCI peut être soumise à deux régimes fiscaux distincts. Par défaut, elle relève de l’impôt sur le revenu (IR), un régime de transparence où les bénéfices sont imposés directement entre les mains des associés. Mais il est aussi possible d’opter, de manière irrévocable, pour l’impôt sur les sociétés (IS), transformant alors la SCI en véritable entité imposable.

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Ce choix est crucial. Car les règles de déduction ne sont pas les mêmes. En SCI à l’IR, les charges doivent respecter les critères classiques des revenus fonciers. À l’inverse, en SCI à l’IS, les charges comptables admises sont bien plus larges : amortissements, frais de notaire, honoraires d’acquisition, entre autres.

Ce choix stratégique ne se limite pas à une question d’imposition. Il engage durablement la gestion de votre SCI, sa comptabilité, et la fiscalité de la revente. Il convient donc de se faire accompagner par un professionnel avant d’opter pour l’IS.

La SCI soumise à l’impôt sur le revenu : transparence fiscale

Dans une SCI à l’IR, chaque associé déclare sa quote-part de résultats dans sa déclaration de revenus. La SCI elle-même n’est pas imposée. C’est un régime de transparence fiscale.

Les charges déductibles sont limitées à celles admises dans le cadre des revenus fonciers. Il s’agit principalement des intérêts d’emprunt, des frais de gestion, des travaux d’entretien ou d’amélioration, des provisions pour charges de copropriété, ou encore de la taxe foncière.

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Un avantage majeur de ce régime est la possibilité de créer un déficit foncier. Ce déficit, lorsqu’il résulte de dépenses d’entretien ou de réparation, est imputable sur le revenu global dans la limite de 10 700 euros par an. Cela permet, concrètement, de réduire directement l’impôt sur le revenu personnel des associés.

À titre d’exemple, un propriétaire qui réalise 18 000 euros de travaux dans une maison ancienne et perçoit 10 000 euros de loyers pourra réduire son revenu imposable de 8 000 euros cette année-là. À un taux marginal de 30 %, cela représente 2 400 euros d’impôt économisé.

La SCI soumise à l’impôt sur les sociétés : plus de déductions possibles

Dans une SCI à l’IS, la société devient une entité fiscale à part entière. Elle est imposée sur ses bénéfices à un taux réduit de 15 % jusqu’à 42 500 euros, puis à 25 %. Cette configuration ouvre la voie à un régime fiscal plus technique mais souvent plus favorable en termes de déduction.

En SCI à l’IS, la société peut amortir son bien immobilier, c’est-à-dire constater une perte de valeur annuelle qui viendra réduire mécaniquement son bénéfice imposable. Un immeuble acquis pour 300 000 euros, amorti sur 40 ans, permet ainsi une déduction annuelle de 7 500 euros.

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Autre avantage : les frais d’acquisition du bien (frais de notaire, commissions d’agence, droits d’enregistrement) sont également déductibles, soit immédiatement, soit par amortissement. Les charges de fonctionnement et de gestion sont aussi plus largement admises.

En contrepartie, les revenus issus de la SCI sont d’abord soumis à l’IS, puis à l’impôt sur le revenu lors de la distribution aux associés. Il faut donc bien analyser la rentabilité globale après prélèvements. Ce régime implique également une comptabilité plus rigoureuse, souvent tenue par un expert-comptable.

Les charges déductibles communes aux deux régimes

Certaines charges sont déductibles quel que soit le régime fiscal. Encore faut-il qu’elles répondent à des conditions strictes.

Les travaux d’entretien et de réparation sont admis dès lors qu’ils visent à maintenir le bien en état sans en modifier la structure. Le remplacement d’une chaudière défectueuse, une reprise de toiture ou une remise en peinture des parties communes sont déductibles. En revanche, les travaux d’agrandissement ou de restructuration lourde sont exclus.

Les travaux d’amélioration sont déductibles s’ils apportent un confort nouveau sans modifier la destination du logement. Une meilleure isolation thermique, le remplacement de fenêtres par du double vitrage ou l’ajout de volets roulants motorisés sont acceptés. En moyenne, ces opérations représentent entre 3 000 et 10 000 euros selon la taille du bien.

Les provisions pour charges de copropriété versées au syndic peuvent être déduites l’année du paiement. Attention toutefois : seules les charges effectivement dépensées pour l’entretien du bien ou les services communs sont éligibles. Les charges récupérables sur le locataire ne doivent pas être intégrées.

Les intérêts d’emprunt contractés pour l’achat, la conservation ou la rénovation du bien sont également déductibles. Il en va de même des frais de dossier bancaire, de l’assurance emprunteur ou des frais de garantie.

Enfin, les frais de gestion locative, les assurances loyers impayés ou PNO (propriétaire non occupant), ainsi que la taxe foncière hors TEOM peuvent être déclarés comme charges. Le fisc autorise également un forfait de 20 euros par bien loué au titre des menues dépenses de gestion. Pour faciliter cette déclaration, nous vous recommandons l’outil “Déclaration revenus fonciers” disponible sur notre site.

Les charges déductibles spécifiques aux SCI à l’IS

La SCI soumise à l’IS bénéficie de leviers supplémentaires pour réduire sa base imposable.

L’amortissement comptable du bien immobilier est le plus structurant. Il permet d’imputer chaque année une charge fictive, sans sortie de trésorerie, venant diminuer le bénéfice imposable. Selon la nature du bien et sa vétusté, la durée d’amortissement varie de 20 à 50 ans.

Les frais d’acquisition, souvent élevés (7 à 8 % du prix du bien), sont aussi pris en compte. Ils peuvent être déduits sur une ou plusieurs années selon le plan comptable choisi. Cela concerne notamment les frais de notaire, les droits d’enregistrement et les commissions versées à une agence.

Autre avantage de l’IS : le report en avant des déficits. Contrairement à l’IR, où les déficits fonciers sont plafonnés, la SCI à l’IS peut imputer ses déficits comptables sur les bénéfices des années suivantes sans limitation de montant ni de durée.

Voici un tableau comparatif pour mieux comprendre ces différences :

Conditions à respecter pour déduire vos charges

Toutes les charges ne sont pas automatiquement admises. La dépense doit être justifiée, engagée dans l’intérêt de la location, effectivement payée pendant l’exercice, et conservée dans une comptabilité rigoureuse.

Il est impératif de garder les factures et justificatifs pendant au moins trois ans. En cas de contrôle fiscal, l’administration exigera la preuve de l’engagement et du paiement réel de chaque charge.

Le lien entre la dépense et l’activité locative doit être clair. Une facture relative à un bien inoccupé ou destiné à un usage personnel ne peut être imputée. Il faut également que le bien soit destiné à la location : une annonce, un mandat confié à une agence ou tout document montrant l’intention de louer peuvent être exigés.

La dépense doit être enregistrée l’année de son paiement effectif. Un devis signé mais non réglé n’est pas déductible. Pour les travaux réalisés fin décembre et payés en janvier, il faudra attendre l’année suivante pour les inscrire dans la comptabilité.

Charges non déductibles : évitez les erreurs fréquentes

Certaines dépenses sont systématiquement refusées par l’administration fiscale. C’est le cas des travaux de construction ou d’agrandissement, qui créent de la surface nouvelle. Ces montants, même importants, ne peuvent être déduits mais viendront majorer le prix d’acquisition en cas de revente, réduisant ainsi la plus-value.

De même, les frais personnels, les dépenses de luxe ou toute dépense liée à l’usage privé des associés sont proscrites. Un aménagement de piscine dans une résidence secondaire des associés, payé par la SCI, sera considéré comme un abus.

Optimisez vos déclarations fiscales

Pour tirer le meilleur parti des règles fiscales, il est recommandé d’anticiper. Étaler les travaux lourds sur plusieurs exercices permet d’étaler les charges et d’éviter les plafonds. Conserver une comptabilité rigoureuse, avec un suivi des dépenses mois par mois, permet aussi de sécuriser les déclarations.

Si vous avez le moindre doute sur la déductibilité d’une charge ou la gestion de votre SCI, vous pouvez bénéficier de notre assistance fiscale et juridique personnalisée, réservée aux abonnés Gererseul.

Questions fréquentes

Puis-je déduire les travaux que j’ai réalisés moi-même ?
Non. Seules les prestations facturées par des professionnels sont admises.

Comment faire si les factures sont au nom de l’un des associés ?
Elles doivent être refaites au nom de la SCI. À défaut, elles seront rejetées.

Puis-je déduire des charges si le bien est vide ?
Oui, à condition de démontrer que vous cherchiez à le louer activement.

Les frais de création de la SCI sont-ils déductibles ?
Oui à l’IS, sous forme d’amortissements. Non à l’IR.

Comment arbitrer entre micro-foncier et régime réel ?
Le régime réel devient intéressant si vos charges dépassent 30 % des loyers. Notre outil vous aide à trancher.

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