Mon locataire refuse de quitter le logement malgré la rupture du bail : que faire ?

Même si vous avez respecté les conditions et démarches vous permettant de donner congé à votre locataire à la fin du bail actuel, il peut arriver que votre locataire refuse de quitter votre logement comme initialement prévu. Néanmoins, plusieurs solutions sont possibles pour pouvoir récupérer votre logement. Nous vous les détaillons dans notre dossier.

D’abord, vous devez donner congé à votre locataire en respectant les motifs valables pour la résiliation du bail et en réalisant toute la procédure légale. Vous devez le faire, peu importe que votre logement fasse l’objet d’un bail nu ou d’un bail meublé.

Si c’est le cas et qu’au terme du préavis, votre locataire n’a toujours pas quitté votre logement, sachez que plusieurs solutions légales existent.

Il faut savoir que votre locataire se retrouve juridiquement « occupant sans droits ni titre ». Donc tant qu’il reste dans les lieux, il devra vous verser non plus un loyer mais une indemnité d’occupation égale au montant de votre loyer (charges comprises) comme expliqué dans notre vidéo ci-dessous.

Vous ne devez donc pas lui envoyer une quittance de loyer sinon le bail se renouvellerait. Si besoin, signez-lui un reçu.

Étape 1 : envoyer une mise en demeure au locataire

Si les démarches de résolution du conflit à l’amiable se sont soldées par un échec, une mise en demeure de quitter les lieux peut être envoyée à votre locataire, via un huissier de justice. Si cela ne fonctionne pas, passez à la procédure d’expulsion.

Étape 2 : saisir le tribunal d’instance 

Le locataire ne pouvant être expulsé qu’après une décision du tribunal d’instance de la commune où est situé le logement loué, vous devez d’abord en formuler la demande au tribunal.

Pour cette démarche, vous n’êtes pas obligé de faire appel à un avocat, même si cela est conseillé. En effet, votre avocat s’occupera de toute la procédure (plaidoirie à l’audience, s’assurer de l’application de la décision rendue par le juge, …) pour ne pas que vous commettiez d’erreurs préjudiciables.

Vous devrez ensuite mandater un huissier de justice pour qu’il remette à votre locataire son assignation à comparaître à la date fixée par le juge d’instance.

Attention : si votre logement est occupé par plusieurs locataires alors votre huissier devra remettre à chaque locataire une assignation à comparaître afin que la décision de justice qui sera rendue par le juge soit applicable à chaque locataire.

Astuce : si vous obtenez l’exécution provisoire de votre jugement, cela vous permettra d’éviter une hypothétique procédure d’appel de la part de votre locataire qui bloquerait alors leur expulsion.

Afin que la décision soit prise plus rapidement, vous avez la possibilité de réclamer une procédure en référé si bien-sûr vous avez respecté les conditions et démarches nécessaires pour rompre le bail.

Vous devrez obligatoirement vous rendre à l’audience devant le tribunal, sauf si vous y êtes représenté par votre avocat.

À l’issue de l’audience, le juge pourrait ordonner l’expulsion de votre locataire et le condamner au paiement d’indemnités d’occupation et de dommages et intérêts. Il pourrait aussi accorder un délai supplémentaire au locataire afin que ce dernier puisse se retourner. Cela ne fonctionne que si le juge estime que votre locataire est de bonne foi et ne profite pas de la situation.

Étape 3 : appliquer la procédure d’expulsion du locataire

Dès que le juge d’instance aura rendu son jugement, l’huissier de justice, que vous aurez mandaté, devra annoncer de manière officielle à votre locataire la décision qui a été rendu par le juge et cela peu importe qu’il ait été présent à l’audience ou non.

Ce dernier disposera, dès que l’huissier lui aura fait part de la décision judiciaire, d’un délai pour faire appel (un mois maximum). Cependant l’appel ne suspendra pas la décision rendue si vous avez obtenu l’exécution provisoire du jugement ou s’il s’agit d’une ordonnance (dans le cas d’une procédure en référé).

Lorsque la décision sera définitive (fin de la période d’appel ou du délai supplémentaire accordé par le juge, …), l’huissier de justice devra remettre un commandement de quitter les lieux à votre locataire. Cela signifie que votre locataire dispose de deux mois pour partir sauf si le juge lui accorde un autre délai supplémentaire pour qu’il puisse régler sa situation.

Si au terme de ce délai, votre locataire refuse toujours de quitter les lieux, alors l’huissier pourra envoyer une demande à la préfecture pour obtenir l’intervention de la force publique. Si la préfecture accepte la demande, alors la force publique procédera à l’expulsion définitive du locataire.

Important à savoir : sachez que les expulsions sont suspendues en hiver, entre le 1er novembre et le 31 mars (on appelle cela la trêve hivernale).  

La trêve hivernale interdit, pendant cette période, toute expulsion du locataire, sauf si son relogement est assuré dans des conditions permettant notamment le respect des besoins de sa famille.

Avez-vous déjà eu un locataire refusant de quitter votre logement malgré le congé que vous lui aviez donné ? Si oui, quelles solutions avez-vous trouvées ? N’hésitez pas à partager avec nous votre expérience en commentaire !

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