APL propriétaire : quelles conditions pour en bénéficier en 2025 ?

L’aide personnalisée au logement (APL) est souvent perçue comme une aide réservée aux locataires. Pourtant, pendant de nombreuses années, certains propriétaires ont également pu en bénéficier dans le cadre de l’APL accession. Cette aide permettait de réduire les mensualités d’un prêt immobilier contracté pour l’achat de la résidence principale. Mais en 2025, la situation a évolué : l’APL propriétaire existe-t-elle encore ? À qui s’adresse-t-elle ? Et quelles alternatives sont désormais disponibles pour les accédants à la propriété ? Ce guide vous aide à y voir clair.

Peut-on encore bénéficier de l’APL en tant que propriétaire en 2025 ?

La réponse est non, sauf exception. Depuis le 1er janvier 2020, il n’est plus possible de faire une nouvelle demande d’APL propriétaire (aussi appelée APL accession). Cette suppression s’est faite par étapes : d’abord pour les logements neufs dès 2018, puis pour les logements anciens à la fin de l’année 2019. Seuls les propriétaires ayant souscrit un prêt avant cette date peuvent encore percevoir l’APL, sous réserve qu’il s’agisse d’un prêt conventionné ou d’un Prêt Accession Sociale (PAS), et que le logement soit leur résidence principale.

À son apogée, l’APL propriétaire permettait de réduire les mensualités d’un crédit immobilier de 20 à 25 %, soit en moyenne entre 120 € et 175 € par mois, selon les ressources du foyer et la localisation du bien. Mais aujourd’hui, cette aide ne concerne plus que les bénéficiaires déjà en place, et elle est amenée à disparaître totalement dans les années à venir.

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Pour les nouveaux acheteurs, d’autres dispositifs d’aide à l’accession ont été renforcés pour prendre le relais, comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ), le prêt d’Action Logement ou encore le Bail Réel Solidaire. Ces solutions offrent encore des opportunités intéressantes pour devenir propriétaire avec un budget maîtrisé.

Quelles étaient les conditions à remplir pour obtenir l’APL propriétaire ?

Pour pouvoir bénéficier de l’APL propriétaire à l’époque où elle était encore accessible, plusieurs critères précis devaient être remplis. L’aide concernait uniquement l’achat d’un logement destiné à devenir la résidence principale de l’acquéreur, avec obligation de l’occuper au moins 8 mois par an. Mais surtout, elle était conditionnée à un certain type de prêt immobilier.

Seuls les prêts dits « aidés » étaient éligibles : le prêt conventionné (PC) ou le Prêt Accession Sociale (PAS). Ces prêts, encadrés par l’État, devaient être contractés avant le 1er janvier 2020 pour un logement ancien (ou avant 2018 pour un logement neuf). L’aide était principalement accordée aux biens situés en zone 3, c’est-à-dire dans des communes de moins de 100 000 habitants, là où l’accession à la propriété est censée être plus abordable.

D’autres conditions venaient s’ajouter :

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  • Le logement devait respecter les normes de décence et de surface minimale (9 m² pour une personne seule, 16 m² pour deux, +7 m² par personne supplémentaire).

  • Le propriétaire devait respecter des plafonds de ressources définis par la CAF, variant selon la composition du foyer et la zone géographique.

  • L’aide ne couvrait que le prêt principal : les prêts relais ou complémentaires (comme le prêt travaux) n’étaient pas pris en compte.

Ces conditions ont limité l’accès à l’APL propriétaire à un public restreint, essentiellement les ménages modestes souhaitant devenir propriétaires dans les zones rurales ou périurbaines.

Quels sont les plafonds de ressources à ne pas dépasser ?

Comme pour les locataires, l’APL propriétaire était attribuée sous conditions de ressources. Ces plafonds étaient définis en fonction de la composition du foyer et de la zone géographique du logement (zones 1, 2 ou 3). L’objectif était de cibler prioritairement les ménages modestes.

Voici quelques repères indicatifs, issus des plafonds en vigueur au moment de la suppression de l’aide (2020) :

  • Personne seule : environ 15 800 € en zone 1, 14 800 € en zone 2, et 14 300 € en zone 3.

  • Couple sans enfant : environ 19 000 € en zone 1, 18 000 € en zone 2, et 17 400 € en zone 3.

  • Couple avec un enfant : autour de 24 000 € en zone 1, et 22 200 € en zone 3.

Ces plafonds étaient révisés chaque année, et l’éligibilité était évaluée à partir des revenus N-2 du foyer (revenus de 2023 pour une demande en 2025, par exemple).

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Il est important de noter que seule la part principale du crédit immobilier était prise en compte dans le calcul de l’aide, les autres prêts complémentaires étant exclus du calcul.

 

APL propriétaire et rachat de crédit : attention à vos droits !

Si vous bénéficiez encore de l’APL propriétaire, il est crucial d’être prudent en cas de rachat de crédit. En effet, cette opération peut entraîner la perte définitive de votre aide.

La règle est simple : tout rachat de crédit après le 1er janvier 2020 est considéré comme un nouveau prêt par la CAF. Même si vous aviez un prêt aidé avant cette date, racheter ce crédit auprès d’un autre établissement vous fera perdre l’APL, car le nouveau prêt ne sera pas éligible à l’aide.

Dans certains cas très particuliers, un rachat effectué par la même banque peut permettre de conserver l’aide, mais cette exception reste rare et doit impérativement être validée au préalable avec votre CAF.

Avant d’envisager un rachat, il est donc indispensable de :

  • Comparer le gain potentiel sur vos mensualités avec le montant d’APL que vous pourriez perdre,

  • Intégrer dans votre calcul les frais liés au rachat (indemnités de remboursement anticipé, frais de dossier…),

  • Consulter un conseiller CAF pour connaître l’impact exact de votre opération.

Dans bien des cas, le maintien de l’APL peut représenter une aide significative sur la durée, rendant le rachat peu avantageux.

Quelles alternatives à l’APL pour les propriétaires en 2025 ?

Depuis la suppression progressive de l’APL accession, de nouveaux dispositifs ont été renforcés ou mis en avant pour aider les ménages à accéder à la propriété. Bien qu’ils ne remplacent pas à l’identique l’APL, ces aides peuvent considérablement alléger le coût d’un projet immobilier.

  1. Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) : toujours en vigueur en 2025, ce prêt sans intérêts permet de financer jusqu’à 40 % du montant de l’achat d’un bien immobilier, sous conditions de ressources. Il est réservé aux primo-accédants et s’applique principalement à l’achat d’un logement neuf ou ancien avec travaux.
  2. Le Prêt Accession d’Action Logement : destiné aux salariés du secteur privé, ce prêt complémentaire au taux de 1 % peut atteindre 40 000 € sur 25 ans. Il est cumulable avec le PTZ et présente des conditions d’attribution plus souples.
  3. Le Bail Réel Solidaire (BRS) : ce dispositif innovant permet d’acheter uniquement les murs du logement, tandis que le terrain reste propriété d’un organisme foncier solidaire. Résultat : une baisse du prix d’achat jusqu’à 30 % et un accès à la TVA réduite à 5,5 %.

En combinant ces aides selon votre profil (salarié, primo-accédant, revenus modestes…), vous pouvez compenser une bonne partie de la suppression de l’APL propriétaire et concrétiser votre projet immobilier dans de bonnes conditions.

Que faire en cas de refus de l’APL propriétaire ?

Si vous aviez droit à l’APL accession mais que votre demande a été refusée ou interrompue, des recours sont possibles. Voici la marche à suivre :

  1. Vérifiez les raisons du refus : la CAF ou la MSA a l’obligation de vous notifier formellement les motifs du rejet. Cela peut être un problème de justificatif, un dépassement de plafond ou une non-éligibilité du prêt.

  2. Constituez un dossier de recours : rassemblez tous les documents permettant de prouver votre éligibilité (offre de prêt avant 2020, justificatifs de résidence principale, revenus, etc.).

  3. Adressez votre recours à la Commission de Recours Amiable (CRA) de la CAF, en courrier recommandé avec accusé de réception.

En parallèle, vous pouvez également prendre rendez-vous avec un conseiller CAF pour clarifier votre situation. Le recours peut aboutir à une révision de la décision, surtout s’il s’agissait d’une erreur administrative ou d’un oubli de pièce justificative.

Quelles aides pour les propriétaires en difficulté de paiement ?

Être propriétaire ne met pas à l’abri des difficultés financières. En cas de baisse de revenus, de coup dur ou d’imprévus, plusieurs dispositifs peuvent venir en aide aux propriétaires en difficulté pour rembourser leur prêt immobilier.

1. Le Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL)

Géré par les départements, le FSL peut attribuer une aide ponctuelle sous forme de subvention ou de prêt sans intérêt pour couvrir des mensualités impayées. Cette aide vise les propriétaires occupants en difficulté temporaire. Le montant et les conditions d’attribution varient selon les départements.

2. Les aides d’Action Logement

Les salariés du secteur privé peuvent bénéficier d’une aide à la prévention des impayés de loyer ou de remboursement de prêt. Cette aide peut couvrir jusqu’à 9 000 € de dettes, et s’accompagne parfois d’un accompagnement social ou d’un prêt à taux réduit pour financer des travaux de rénovation.

3. La commission de surendettement

En dernier recours, les propriétaires peuvent saisir la commission de surendettement de la Banque de France. Cette instance peut proposer des solutions telles que l’allongement de la durée de remboursement, la réduction du taux d’intérêt, un gel temporaire des échéances ou même l’effacement partiel des dettes.

Ces dispositifs permettent aux propriétaires de retrouver une stabilité financière et d’éviter des situations extrêmes comme la saisie du bien ou l’expulsion. Il est donc essentiel de réagir rapidement en cas de difficultés.

Quelles aides pour la rénovation de son logement en tant que propriétaire ?

Posséder un bien immobilier s’accompagne souvent de travaux, notamment pour améliorer la performance énergétique ou adapter le logement à ses besoins. Heureusement, plusieurs aides financières existent pour soutenir les propriétaires dans leurs projets de rénovation.

1. MaPrimeRénov’

Cette aide, versée par l’Anah, est ouverte à tous les propriétaires occupants, quels que soient leurs revenus. Elle finance une grande variété de travaux : isolation, chauffage, ventilation, etc. Le montant dépend des revenus du foyer et du gain énergétique généré par les travaux. Elle est cumulable avec d’autres aides, comme les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE).

2. L’Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ)

Ce prêt sans intérêts permet de financer jusqu’à 50 000 € de travaux de rénovation énergétique, remboursables sur 20 ans. Il est accessible sans condition de ressources et peut couvrir plusieurs types de travaux, de l’isolation thermique aux équipements de chauffage performants.

3. Les aides de l’Anah

L’Agence nationale de l’habitat propose plusieurs dispositifs comme « Habiter Mieux Sérénité », « Habiter Sain » ou « Habiter Facile ». Ces aides ciblent les foyers modestes et peuvent financer jusqu’à 50 % des travaux, selon les situations. Elles s’adressent particulièrement aux logements anciens ou dégradés.

4. Les aides locales

Certaines régions, départements ou communes proposent aussi des subventions ou des exonérations fiscales pour encourager la rénovation des logements. Ces aides varient selon les territoires, il est donc recommandé de se renseigner auprès de sa mairie ou de l’ADIL locale.

Ces aides permettent non seulement d’améliorer le confort de vie, mais aussi de réaliser des économies d’énergie significatives tout en valorisant le patrimoine immobilier.

Les autres aides pour les propriétaires en 2025

Même si l’APL propriétaire n’est plus accessible pour les nouveaux emprunteurs, d’autres aides restent disponibles pour soutenir les propriétaires dans leurs projets ou leur quotidien.

Quel montant d’APL pour un propriétaire ayant un remboursement mensuel de 600€ ou 700€ ?

Les propriétaires qui bénéficient encore de l’APL accession peuvent toucher entre 20 à 25 % de leurs mensualités. Par exemple, pour un remboursement de 600 €, l’aide peut aller de 120 à 150 € par mois. Pour 700 €, elle peut atteindre 140 à 175 €, selon la zone géographique et la composition du foyer. Toutefois, ces montants sont plafonnés par la CAF selon des barèmes précis par zone.

Autres dispositifs utiles :

  • La prime d’activité : accessible selon les revenus, elle est indépendante du statut de propriétaire ou locataire.

  • Les allocations familiales : le fait d’être propriétaire ne prive pas de ces aides si les autres critères sont remplis.

  • Les exonérations fiscales : certaines constructions neuves ou logements économes en énergie peuvent bénéficier d’une exonération temporaire ou prolongée de taxe foncière. Il existe aussi des abattements pour les personnes âgées ou en situation de handicap.

Conseils pour les futurs propriétaires après la suppression de l’APL accession

La fin de l’APL propriétaire ne signifie pas qu’il est impossible d’acheter un bien immobilier avec un coup de pouce financier. Cela implique toutefois une meilleure anticipation et une stratégie de financement plus élaborée.

1. Combiner intelligemment les aides disponibles

Sans APL accession, il est essentiel de penser en complémentarité :

  • Utiliser le PTZ pour une partie du financement

  • Ajouter un Prêt Accession d’Action Logement si vous êtes salarié du privé

  • Étudier les aides locales (collectivités, régions, etc.)

  • Considérer des formules comme le Bail Réel Solidaire pour réduire le prix du foncier

2. Anticiper toutes les démarches

Beaucoup d’aides doivent être demandées avant la signature du prêt ou du compromis. Il est donc conseillé de faire des simulations, consulter un courtier ou un conseiller Action Logement, et se renseigner au préalable auprès de la mairie ou de l’ADIL.

3. Prévoir l’évolution des charges

Même sans APL, un bon plan de financement inclut une marge de sécurité :

  • Tenir compte des charges futures (taxe foncière, entretien, etc.)

  • Prévoir des travaux de rénovation énergétique pour réduire les dépenses

  • Constituer une épargne de précaution pour les imprévus

 

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