Dans de nombreuses villes, de nombreux locataires se retrouvent dans des situations précaires, confrontés à l'absence d'eau chaude, de chauffage et même d'ascenseur.
Quand le chauffage tombe en panne ou est absent, le logement peut devenir non décent. Le bailleur doit faire rétablir un chauffage en bon état de fonctionnement dans un délai raisonnable, surtout en période froide. À défaut, le locataire peut obtenir une réduction de loyer, des dommages-intérêts, voire une astreinte pour contraindre aux travaux. Suivez le parcours classique : signalement → mise en demeure → tentative amiable (ADIL/CDC) → juge en conservant des preuves (relevés de température, photos, échanges).
Réponse rapide
Responsable ? Le propriétaire (sauf réparation locative ou faute du locataire).
Que faire tout de suite ? Prévenez le bailleur par écrit, autorisez l’accès au logement, et documentez (températures, photos).
À lire : Changement de propriétaire en cours de bail : droits & procédure
Si ça traîne ? Envoyez une mise en demeure LRAR avec délai ferme.
Que demander ? Réduction de loyer (proportion du trouble), remboursement de frais (chauffages d’appoint, surconsommation), dommages-intérêts ; en urgence, sollicitez une astreinte pour travaux.
Payer le loyer ? Pas d’arrêt unilatéral : la consignation nécessite l’aval du juge.
Logement sans chauffage = manquement à la décence : le cadre à connaître
L’obligation de décence et de jouissance paisible
Le bailleur doit délivrer un logement décent, avec des équipements de chauffage conformes et fonctionnels. Une absence durable de chauffage (ou une panne non traitée) caractérise une non-décence et un trouble de jouissance ouvrant droit à réparation (réduction de loyer, dommages-intérêts).
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Panne ponctuelle vs non-décence
Une panne brève, réparée rapidement et assortie de solutions provisoires raisonnables (chauffage d’appoint fourni/indemnisé) ne justifie pas toujours une réduction substantielle. À l’inverse, une privation de chauffage qui dure ou qui concerne des pièces essentielles (séjour, chambres) fait basculer vers la non-décence.
Hiver, urgence et délai « raisonnable »
En période hivernale, l’urgence est renforcée : le bailleur doit mandater sans tarder un professionnel, informer le locataire des créneaux d’intervention et, si besoin, prendre en charge des mesures temporaires (convecteurs, relogement ponctuel). Un silence ou une inertie expose à une réduction de loyer, à des dommages-intérêts et à une astreinte judiciaire.
Qui doit faire quoi ? Répartition des responsabilités
Ce qui relève du bailleur
Le bailleur doit délivrer et maintenir un système de chauffage conforme et fonctionnel. Concrètement, il organise et finance les réparations nécessaires (panne de chaudière, circulateur, corps de chauffe, vanne défectueuse, pompe de relevage, régulation collective…), remplace l’équipement en fin de vie (vétusté), pilote les interventions d’urgence et met en place, si besoin, des solutions provisoires (convecteurs d’appoint, relogement ponctuel). En copropriété avec chauffage collectif, il saisit le syndic et suit l’avancement auprès du prestataire (exploitant de chaufferie, réseau urbain).
Ce qui incombe au locataire
Le locataire respecte l’entretien courant et l’usage normal des appareils. Si le logement possède une chaudière individuelle (gaz/fioul/bois), il fait réaliser l’entretien annuel par un professionnel et conserve l’attestation. Il signale immédiatement la panne au bailleur (mail + LRAR si nécessaire), facilite l’accès aux entreprises, applique les consignes (purge, remise de pression si indiqué) et documente la situation (températures, photos, comptes-rendus). Un défaut d’entretien ou un mauvais usage (thermostat démonté, radiateurs fermés de façon inadaptée, absence d’entretien obligatoire) peut limiter ou exclure l’indemnisation pour la part qui lui est imputable.
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Rôle du syndic / exploitant (chauffage collectif)
En collectif, le syndic déclenche l’intervention de l’exploitant (contrat P1/P2/P3), communique les délais, organise, le cas échéant, une mise en chauffe d’appoint et informe les occupants. Le bailleur reste l’interlocuteur de son locataire et suit le dossier : l’indemnisation du locataire (réduction de loyer, dommages-intérêts) se discute avec le bailleur, quitte à ce que ce dernier exerce ensuite un recours contre le syndic/prestataire si une faute est établie.
Vétusté, malfaçon, force majeure : impact sur la prise en charge
Vétusté / défaillance intrinsèque : à la charge du bailleur (réparation ou remplacement).
Malfaçon / défaut de pose : le bailleur agit en garantie contre l’installateur, mais cela n’exonère pas la remise en service rapide pour le locataire.
Événement externe (coupure réseau, catastrophe) : même sans faute du bailleur, celui-ci doit gérer l’urgence (solutions temporaires) ; le trouble de jouissance du locataire peut ouvrir droit à réduction de loyer selon la durée et l’ampleur de la privation.
Délais d’intervention « raisonnables » et gestion d’urgence
Priorité saisonnière et caractère d’urgence
En période hivernale, l’absence de chauffage affecte directement la décence : le bailleur doit mandater immédiatement un professionnel et tenir informé le locataire des créneaux d’intervention. En intersaison, l’urgence demeure, mais l’appréciation du délai « raisonnable » dépend de la durée de la panne, des pièces affectées et des solutions provisoires mises en place.
Mesures temporaires proportionnées
Si la remise en service n’est pas possible tout de suite, le bailleur doit proposer sans délai des solutions adaptées : appareil(s) d’appoint sécurisé(s), prise en charge de la surconsommation électrique induite, voire relogement ponctuel lorsque l’ensemble du logement est inutilisable (travaux lourds, coupure prolongée). Le locataire conserve les justificatifs (tickets, factures, relevés) pour l’indemnisation.
Encadrer l’intervention par écrit
Chaque étape doit laisser une trace écrite : demande d’intervention au chauffagiste, compte rendu technique, date de livraison de pièces, échéance de remise en service. Le bailleur confirme par message daté les engagements (appareils d’appoint fournis, remboursement des frais, nouvelle visite). Cette documentation facilitera le calcul d’une réduction de loyer ou, à défaut, la saisine amiable/judiciaire.
Quand le « raisonnable » est dépassé
Si aucune solution efficace n’est mise en place et que l’absence de chauffage se prolonge, le locataire adresse une mise en demeure avec délai ferme de rétablissement. À l’issue, il peut solliciter en référé une injonction de faire assortie d’astreinte, une réduction de loyer proportionnelle au trouble et des dommages-intérêts (frais engagés, inconfort, relogement).
Démarches du locataire : du premier signalement à la mise en demeure
Alerter et documenter immédiatement
Dès la panne, prévenez le bailleur par écrit (mail + SMS/WhatsApp pour la réactivité) en décrivant les symptômes, la date/heure, les pièces impactées et la température mesurée (thermomètre, appli de sonde si vous en avez). Joignez photos/vidéos (voyants, message d’erreur, radiateurs froids) et proposez des créneaux d’accès. Demandez expressément : dépannage, délai prévisionnel, et, si besoin, chauffages d’appoint pris en charge.
Passer à la mise en demeure (LRAR) si ça traîne
Si aucune intervention n’est programmée ou si la privation se prolonge, envoyez une mise en demeure en recommandé AR fixant un délai ferme (48–72 h en période froide) pour rétablir un chauffage fonctionnel, ou à défaut fournir des solutions temporaires écrites (appareils, relogement ponctuel, prise en charge de la surconsommation). Indiquez qu’à défaut vous saisirez CDC/juge, solliciterez réduction de loyer, dommages-intérêts et, le cas échéant, une astreinte.
Modèle succinct (à adapter)
Objet : Mise en demeure – absence de chauffage
Madame/Monsieur,
Malgré mes alertes des [dates], le logement sis [adresse] demeure sans chauffage depuis [durée]. Cette situation caractérise une non-décence et un trouble de jouissance.
Je vous mets en demeure de rétablir un chauffage conforme et fonctionnel sous [48/72 h] à compter de réception, et de mettre en place des mesures provisoires adaptées.
À défaut, je saisirai la Commission départementale de conciliation et le tribunal afin d’obtenir réduction de loyer, dommages-intérêts et astreinte.
Veuillez agréer…
Consignation : seulement avec accord écrit ou décision du juge
Ne suspendez pas le paiement du loyer de votre propre initiative. La consignation sur un compte dédié (souvent via la Caisse des Dépôts) se fait :
– soit avec un accord écrit et clair du bailleur ;
– soit sur autorisation du juge (procédure rapide en référé).
Sans l’un de ces deux cadres, vous prenez un risque d’impayé.
Recours amiables avant le juge
Saisissez l’ADIL (information neutre) et la CDC pour tenter un accord : calendrier de remise en service, réduction de loyer proportionnée, remboursement des frais (appareils d’appoint, électricité). La CDC est gratuite ; formalisez les points d’accord par écrit.
Référé devant le tribunal : aller vite et utile
Si la situation perdure, le référé permet d’obtenir rapidement :
– une injonction de faire (remise en service) sous astreinte ;
– une réduction de loyer provisoire ;
– la désignation d’un expert si nécessaire.
Préparez un dossier carré : bail, état des lieux, échanges, LRAR, relevés de température/journal de panne, devis/interventions, factures d’appoint et d’électricité, attestations.
Dédommagements possibles & méthodes de calcul
Réduction de loyer : logique de proportionnalité
La réduction de loyer compense la perte d’usage du logement. Le juge (ou l’accord amiable) apprécie au cas par cas selon la durée, la période (hiver), l’ampleur (toutes les pièces ou non) et les solutions provisoires fournies.
Méthode simple :
Par durée : (jours sans chauffage ÷ jours du mois) × taux de réduction.
Par ampleur : pondérer selon les pièces essentielles touchées (séjour, chambres) vs pièces secondaires.
Exemple : 14 jours sans chauffage en janvier, pièces principales inutilisables → 50 % du loyer de janvier × (14/31). Si l’intégralité du logement est inutilisable, la réduction peut approcher 100 % sur la période.
Dommages-intérêts : réparer le trouble de jouissance et les frais
Au-delà de la réduction de loyer (qui compense l’usage perdu), les dommages-intérêts indemnisent :
– le trouble de jouissance (inconfort, nuits ailleurs) ;
– les dépenses engagées : achat/location de chauffages d’appoint, surconsommation électrique liée, consommables, nuits d’hôtel ponctuelles, trajets supplémentaires, etc.
Conservez toutes les pièces (factures, tickets, relevés, emails). Pas de double indemnisation : on ne réclame pas deux fois pour le même préjudice.
Astreinte : contraindre à faire vite
Si le chauffage n’est pas rétabli malgré injonction, le juge peut fixer une astreinte (somme par jour de retard). Elle court jusqu’à l’exécution des travaux et est cumulable avec réduction de loyer et dommages-intérêts.
Remboursements spécifiques : électricité et matériel d’appoint
Si le bailleur n’a pas fourni d’appoint, vous pouvez demander :
– remboursement des appareils achetés (ou location) quand ils étaient nécessaires et raisonnables ;
– surconsommation électrique : comparez vos kWh aux mois/années antérieurs, isolez le surcoût dû aux convecteurs et joignez vos relevés/factures.
Astuce : notez chaque jour le temps d’usage et la puissance des appareils pour étayer le calcul.
Barème pratique pour négocier (repères indicatifs)
Panne < 48 h avec appoint fourni et efficace : réduction faible voire nulle.
Panne plusieurs jours en plein hiver, pièces principales froides : 20–50 % au prorata de la durée.
Logement globalement inutilisable : 70–100 % au prorata, + dommages-intérêts au vu des frais et de la gêne.
Bon réflexe : consigner un journal de panne (dates, températures, messages reçus, interventions, tickets), base de calcul claire à joindre à la demande amiable/CDC ou au juge.
Chauffage collectif vs individuel : qui paye quoi, qui décide ?
Chauffage collectif (copropriété, réseau urbain)
Chaîne d’acteurs : le syndic mandate l’exploitant (contrat P1/P2/P3) et coordonne les interventions. Le bailleur reste l’interlocuteur de son locataire pour l’information et l’indemnisation éventuelle.
Décision & délais : diagnostic (panne de chaufferie, brûleur, circulateur, vanne, réseau), pièces commandées, date de remise en service ; le syndic diffuse des notes d’information (halls, emails).
Indemnisation : le locataire négocie la réduction de loyer et le remboursement des frais avec son bailleur (qui, ensuite, peut exercer un recours contre le syndic/prestataire si une faute est établie).
Charges : les coûts techniques sont portés par la copropriété selon le règlement ; cela n’empêche pas l’indemnisation du locataire pour trouble de jouissance.
Chauffage individuel (chaudière privative, radiateurs)
Entretien : le locataire supporte l’entretien annuel de la chaudière individuelle (et conserve l’attestation).
Pannes & vétusté : réparation/remplacement dus à la vétusté, au défaut de matériel ou à une malfaçon = à la charge du bailleur.
Mauvais usage / absence d’entretien : peut limiter l’indemnisation (part imputable au locataire).
Électrique : sur radiateurs électriques fixes, le bailleur traite les défaillances (remplacement d’appareils défectueux, programmateurs).
Appareils d’appoint & surconsommation : qui paie ?
Si l’appoint est nécessaire et raisonnable : le bailleur fournit ou rembourse (appareils conformes, utilisation prudente).
Surconsommation électrique liée aux appoints : calcul comparatif (factures antérieures / période équivalente) + relevés ; remboursement au réel.
Formalisez par écrit : type d’appareils, période d’usage, prise en charge convenue.
Cas particuliers
Réseau de chaleur urbain : panne du délégataire ; même logique d’appoints/remboursement via le bailleur.
Contrats d’exploitation : certaines garanties accélèrent les remises en service — demandez au bailleur/syndic le compte rendu d’intervention.
Assurances : en cas de dégâts (gel, fuite liée à la panne), vérifiez l’assurance propriétaire et l’assurance habitation du locataire pour la prise en charge des dommages matériels.
Cas sensibles : non-décence avérée & protection des occupants
Priorité aux personnes vulnérables
En présence d’enfants, de personnes âgées, malades ou handicapées, l’absence de chauffage aggrave le risque sanitaire : le bailleur doit prioriser l’intervention (dépannage, appoints, relogement ponctuel si nécessaire). Mentionnez explicitement ces situations dans vos messages et joignez un justificatif médical si disponible (sans dévoiler d’informations sensibles).
Quand la non-décence est caractérisée
Sont de forts signaux : températures intérieures durablement basses (par exemple < 18 °C dans les pièces de vie), humidité/condensation, pièces inutilisables, panne prolongée sans solution efficace. Dans ces cas, exigez par écrit : calendrier ferme, appareils d’appoint adaptés (et conformes), ou hébergement temporaire à la charge du bailleur lorsque le logement n’est plus habitable.
Relogement ponctuel & prise en charge
Si tout le logement est impacté plusieurs jours :
– relogement (hôtel, appart-hôtel) : réservable par le bailleur ou remboursé sur justificatifs ;
– frais induits (transports, surcoût alimentaire) : conservez tickets/factures pour demander remboursement ou dommages-intérêts ;
– assurances : en cas de dégâts (gel, fuite), déclarez à l’assurance habitation et au bailleur (multirisque propriétaire).
Alerter les bons interlocuteurs
ADIL (information neutre) : cadrage juridique, stratégie amiable.
Mairie / service hygiène-salubrité ou préfecture (selon communes) : signalement en cas de risque sanitaire ou de non-décence manifeste.
Médecin/assistance sociale : appuis écrits utiles pour prioriser l’intervention et étayer l’urgence devant le juge.
Preuves « renforcées » pour accélérer
Tenez un journal de panne quotidien : date/heure, température mesurée par pièce, photos/vidéos de l’équipement, comptes rendus d’artisans, messages du bailleur/syndic, factures d’appoint et d’électricité. Ce dossier facilite une réduction de loyer substantielle, des dommages-intérêts et, si besoin, une astreinte en référé.
Recours amiables et judiciaires
ADIL & CDC : tenter l’accord encadré
Premier réflexe : contactez l’ADIL pour cadrer vos droits et la stratégie, puis saisissez la Commission départementale de conciliation (CDC).
Objet : calendrier ferme de remise en service, réduction de loyer proportionnée, prise en charge des appoints et de la surconsommation, remboursement de frais.
Atouts : gratuit, rapide, écrit de conciliation exploitable ensuite.
Préparez : bail, état des lieux, journal de panne (dates/températures), échanges, devis/interventions, factures d’appoint/électricité.
Référé devant le tribunal judiciaire : aller vite
Si l’absence de chauffage perdure malgré mise en demeure : le référé permet d’obtenir :
– injonction de faire (rétablir le chauffage) sous astreinte ;
– réduction de loyer provisoire ;
– dommages-intérêts (trouble de jouissance/frais) ;
– expertise si contestation technique.
Délais : audience généralement rapide ; ordonnance exécutoire même en cas d’appel (selon dispositif).
Avocat : non obligatoire mais conseillé si dossier technique/contradictoire.
Exécution & suites
Astreinte : court par jour de retard jusqu’à exécution effective ; elle peut être liquidée au profit du locataire.
Non-exécution : commissaire de justice (huissier), voire exécution forcée selon l’ordonnance.
Recours du bailleur : il peut ensuite se retourner contre syndic/exploitant si une faute est établie, sans que cela ne retarde l’indemnisation du locataire.
Barème d’accord amiable : méthode simple
En médiation comme au juge, visez une grille proportionnelle :
– durée (jours sans chauffage / jours du mois) ;
– ampleur (pièces essentielles impactées) ;
– saison (hiver = majoration) ;
– mesures provisoires (appoint/relogement).
Appliquez-la au loyer hors charges ; ajoutez les frais réels justifiés (appareils, électricité, nuitées, transports) à titre de dommages-intérêts.
FAQ
Puis-je arrêter de payer mon loyer si je n’ai pas de chauffage ?
Non. Vous ne pouvez pas suspendre unilatéralement le paiement. En cas de non-décence, vous pouvez demander au juge la consignation des loyers sur un compte dédié, le temps des réparations.
Y a-t-il une température minimale à respecter dans le logement ?
La jurisprudence retient l’exigence d’un chauffage permettant un confort normal. Des températures durablement insuffisantes dans les pièces de vie peuvent caractériser une non-décence et justifier réduction de loyer et dommages-intérêts.
Quels dédommagements puis-je demander ?
Au minimum : réduction de loyer proportionnelle (durée/saison/ampleur), remboursement des frais (appareils d’appoint, surconsommation électrique, nuits d’hôtel) et, si nécessaire, astreinte pour contraindre aux travaux.
Qui paie les chauffages d’appoint et la surconsommation électrique ?
Le bailleur doit fournir une solution provisoire raisonnable ou rembourser des appareils conformes et la surconsommation liée, dès lors que l’appoint était nécessaire. Conservez factures et relevés.
Combien de temps le bailleur a-t-il pour intervenir ?
Un délai très court est attendu, surtout en hiver. À défaut d’intervention ou de solution provisoire efficace, adressez une mise en demeure avec délai ferme (48–72 h en période froide), puis CDC / référé.
Et si le chauffage est collectif (copropriété) ?
Vous traitez avec votre bailleur (réduction/indemnisation). À lui de se retourner, si besoin, contre le syndic ou l’exploitant. De votre côté, documentez la panne et tenez informé votre bailleur.
Chaudière individuelle : l’entretien annuel est-il obligatoire ?
Oui lorsqu’il est prévu (ex. chaudière gaz). Le locataire fait réaliser l’entretien annuel et garde l’attestation. Un défaut d’entretien peut limiter l’indemnisation si la panne lui est imputable.
Puis-je demander un relogement temporaire ?
Oui si le logement est globalement inutilisable. Le relogement ponctuel (hôtel, appart-hôtel) peut être organisé ou remboursé par le bailleur. Gardez tous les justificatifs.
La panne a été réparée en 24/48 h : ai-je droit à quelque chose ?
Si une solution rapide et/ou des appoints efficaces ont été fournis, la réduction peut être faible voire nulle. Sinon, une réduction au prorata de la durée et de l’ampleur reste défendable.
Puis-je partir sans préavis pour absence de chauffage ?
Seulement si la non-décence est avérée et sérieuse (logement inhabitable) et après avoir mis en demeure le bailleur. En pratique, privilégiez CDC / référé pour obtenir réparation et mise en conformité.
Quelles preuves dois-je réunir ?
Un journal de panne (dates, températures, pièces touchées), photos/vidéos, échanges avec bailleur/syndic, attestations d’intervention, factures d’appoint et d’électricité. Plus le dossier est étayé, plus la négociation (ou le juge) est favorable.
Et si le bailleur ne répond pas ?
Après la mise en demeure, saisissez la Commission départementale de conciliation (gratuite) puis le tribunal en référé pour obtenir injonction de faire (sous astreinte), réduction de loyer et dommages-intérêts.
